Comme l’explorateur remontant le cours de la rivière pour en découvrir la source, il faut revenir aux débuts de la colonie pour connaître les origines de Saint-Jean-sur-Richelieu. Les pionniers français s’engageaient alors dans l’immensité bleue de la «Rivière-aux-Iroquois» pour atteindre les terres prodigues de la vallée du Richelieu et le lac Champlain.
Au XVIIe siècle, les assauts répétés des Iroquois mettent en péril l’existence de la colonie française d’Amérique. C’est à cette époque qu’apparaissent, le long de la nouvelle voie de guerre, les premiers postes militaires à l’origine de la désignation «vallée des forts» qui est associée à la région du Haut-Richelieu.
Au XIXe siècle, le chemin fluide des hostilités laisse la voie libre au commerce. Il amène des visiteurs alanguis en provenance de New York et Montréal. Facilement navigable depuis l’ouverture du canal de Chambly en 1843, la rivière agit telle l’eau au moulin pour le développement économique local. Sa contribution à la prospérité régionale se fait alors déterminante et Saint-Jean devient, au milieu du siècle, le port intérieur le plus important du Québec et du Canada.
Saint-Jean et la rivière Richelieu liaient leur destinée il y a 300 ans pour voir s’ériger le fort Saint-Jean. Si les siècles ont porté cette alliance jusqu’à nos jours, les acteurs contemporains ont consacré l’union dans l’appellation de la municipalité afin que nul ne soit tenté de situer le Saint-Jean d’aujourd’hui ailleurs que sur les rives du Richelieu.